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Anne Suarez Olivier Rabourdin

Brésil : « Défendre le peuple Krenak, c’est nous défendre nous-mêmes »

09.11.2018

Dans une tribune au « Monde », un collectif d’artistes et la Fondation France Libertés appellent la communauté internationale à venir en aide aux Krenak, un peuple autochtone victime depuis trois ans d’une pollution massive à cause de « choix irresponsables de la multinationale Samarco ».

Anne Suarez Olivier Rabourdin #JusticeForKrenak

Anne Suarez et Olivier Rabourdin, acteurs, marraine et parrain de la campagne #JusticeForKrenak

Tribune. France Libertés et le peuple autochtone Krenak du Brésil lancent une campagne internationale, « Justice for Krenak », pour dénoncer la violation des droits de ce peuple et la destruction de son mode de vie par la multinationale Samarco, en 2015. Si nous avons accepté de parrainer cette campagne, c’est que nos deux séjours en Amazonie pour le tournage de la série Guyane nous ont appris beaucoup sur les conséquences des activités minières, légales ou illégales.

Contrairement à ce qu’affirment certaines entreprises, il n’existe pas de procédé d’extraction qui préserve l’écosystème et maintienne des conditions d’existence acceptables pour les populations voisines. Tous les habitants des régions dont le sous-sol est exploité voient leur mode de vie impacté. Le lien particulièrement étroit que les peuples autochtones entretiennent avec leur territoire en fait des populations particulièrement vulnérables.

Il en va ainsi des Krenak. Leur vie était organisée autour du Rio Doce depuis des siècles. Ils pêchaient dans le fleuve, en buvaient l’eau, l’utilisaient pour l’agriculture, et y accomplissaient les rites qui fondent leur identité. Tout cela est à mettre au passé : le 5 novembre 2015, le barrage de déchets miniers de Mariana, propriété de l’entreprise Samarco, s’est rompu, et des quantités gigantesques de produits toxiques ont dévasté la vallée du fleuve. La pollution massive de leurs terres a anéanti la vie quotidienne des Krenak en les privant de leurs moyens de subsistance traditionnels. Du jour au lendemain, leur habitat est devenu un cimetière. Ils sont aujourd’hui dépendants d’aides extérieures, notamment pour l’approvisionnement en eau. La destruction de leur fleuve sacré est aussi une blessure spirituelle profonde pour ce peuple, dont la culture est intimement liée aux eaux du Rio Doce.

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