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De Marseille à Rio : restons vigilants pour le maintien du droit à l’eau

07.05.2012


Cette résolution est présentée comme une avancée pour les droits humains, un pas de plus pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Pourtant la fragilité d’un droit reconnu n’est plus à démontrer… Quelques jours après ces forums, les Etats étaient réunis à New York pour l’avant-dernière semaine de négociation du texte préparatoire de la conférence de Rio+20. Un groupe d’Etats en particulier – UE, Canada, Etats Unis, Australie, Japon, Nouvelle Zélande – sont parvenus à travailler ensemble. Travailler à la réduction de leurs émissions carbone ? Travailler à la préservation de leur biodiversité ? Non, tout simplement travailler à la suppression systématique de toute mention du droit à l’eau dans le projet de texte, ainsi que d’autres mentions aux droits humains et sociaux – droit à la souveraineté alimentaire, droits des femmes et des peuples autochtones.  (voir la tribune d’Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés, publiée le 28 mars dans le Huffington Post)

Mais attention, cette suppression a une justification de taille ! Selon ces Etats, soutenus par les entreprises du « business  group », la conférence de Rio est une opportunité pour faire avancer l’ »économie verte » et non le lieu pour parler de droits. C’est l’investissement, la valorisation du capital naturel et les nouvelles opportunités pour le marché qui seront au cœur des négociations.

Cette offensive contre les droits humains au profit de la finance et du marché a déclenché une véritable levée de boucliers. Les acteurs de la société civile internationale se sont mobilisés autour du texte Rights at risk et the United Nations. Les rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont également signé un texte appelant les Etats à réintégrer les droits de l’Homme dont le droit à l’eau dans les négociations de Rio+20.

La société civile était de retour en force à New York fin avril pour la dernière semaine de négociations avant Rio. France Libertés, IBON, Council of Canadiens et d’autres partenaires se sont organisés pour la tenue de side-events (sessions parallèles à la session des Nations Unies) sur les thèmes les plus sensibles relatifs à la mise en danger des droits humains par les négociations.

Présents dans la salle principale pour la session relative à l’eau, ces organisations ont su aussi maintenir la pression sur les négociateurs. Les Etats n’ont pas pu faire la sourde oreille à la mobilisation massive. Ils ont du faire marche arrière, à l’exception du Canada, et redonner sa place au droit à l’eau. (voir la tribune d’Emmanuel Poilâne publiée le 28 avril dernier dans le Huffington Post)

Il ne faut toutefois pas se reposer sur cette victoire. La mobilisation ne doit pas faiblir si nous souhaitons que Rio+20 ne soit pas le sommet des marchands de nature. 20 ans après la déclaration de Rio, nos ambitions pour les droits humains sont intactes, notre désir de changement plus fort que jamais.