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France Libertés à l’Université d’été de la solidarité internationale

21.07.2014


France Libertés a donc participé à l’organisation d’un module intitulé « Mondes en Transitions »  ainsi que d’un atelier « construisons des alternatives à la biopiraterie ».

Module Mondes en transitions, université d'été de la solidarité internationale, juillet 2014

Le module « Mondes en transition » correspondait à la thématique annuelle de l’Université « Bien Vivre ensemble, c’est possible ! Des alternatives pour les transitions ». Les trois matinées de ce module proposaient davantage une réflexion collective autour de la transition à notre modèle de développement qu’une transmission de savoirs bruts. L’objectif principal était de trouver ensemble les mots – et donc les concepts – cachés derrière le mot-valise qu’est la Transition.

Puisque le mot d’ordre était Alternatives, trois grandes idées sont ressorties de ces instants d’intelligence collective : la création d’un observatoire citoyen des lobbies d’entreprises, le néologisme « S’informons » (s’informer pour informer les autres – le bouche à oreille en trois mots) et la création d’un groupe de parole et d’action pour être plus cohérent. Des grandes idées qu’il reste à creuser et appliquer pour se diriger doucement mais surement ensemble vers des Mondes en transition.

 

Vandana Shiva à l'Université d'été de la solidarité internationale, juillet 2014

L’atelier sur la biopiraterie a permis de poser le problème de la marchandisation du vivant et de faire avancer la réflexion autour des enjeux et alternatives à la biopiraterie. Les biopirates, les « pirates du vivant » du XXIème siècle, se sont lancés à l’abordage de nouvelles richesses : celles de la biodiversité, et celle des connaissances et techniques des peuples ruraux ou autochtones. La biopiraterie c’est l’appropriation par les firmes pharmaceutiques, cosmétiques et agroalimentaires des plantes ou semences des pays riches en biodiversité. C’est aussi le vol des connaissances sur ces plantes : les entreprises peuvent s’approprier, en les brevetant, des techniques copiées sur les savoirs d’un chaman amazonien, d’un paysan indien, ou d’un guérisseur sud-africain.

Vandana Shiva, écologiste indienne et prix Nobel Alternatif, a exposé les grands enjeux de la biopiraterie. Il est ressorti  son intervention trois grands éléments :
–    Les brevets sur le vivant sont à bannir car ils représentent une forme d’accaparement et de privatisation ;
–    Trop peu connue, la thématique de la biopiraterie doit être mise sur la table des débats ;
–    La responsabilité revient aux citoyens de se mobiliser sur le sujet, afin de ne pas laisser le champ libre aux lobbies.

Les participants à l’atelier ont réfléchi à des alternatives à la biopiraterie. Trois propositions ont particulièrement été retenues :
–    S’allier avec les militants « open source » pour recenser les savoirs traditionnels sur la biodiversité afin d’empêcher les brevets illégitimes.
–    Boycotter les semences des grandes entreprises et mettre en place des systèmes d’échange de graines.
–    Mobiliser la société civile en France dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité pour mettre en place une véritable protection des intérêts des peuples face à ceux des grandes entreprises.

France Libertés dénonce ces pratiques qui remettent en cause le savoir traditionnel des peuples et perturbe l’équilibre biologique, auparavant maintenu par des utilisations maîtrisées. Certaines avancées sont réelles, comme la mise en place progressive en France et en Europe de l’application du protocole de Nagoya relatif à l’accès et au partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et de leurs savoirs associés. Mais il reste du chemin à parcourir pour que les droits des peuples autochtones soit effectifs.