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France Libertés et la lutte contre le méga-projet minier à Cajamarca (Pérou)

27.05.2014

Depuis plus de deux ans, France Libertés s’est engagée auprès des populations autochtones et locales de la région de Cajamarca pour défendre leur droit à l’eau potable face au projet minier Conga.

Le projet de l'entreprise Yanacocha menace les ressources en eau, bien commun, et le droit à la terre des populations locales. Il prévoit la destruction de cinq lacs, de 700 sources d’eau et 260 hectares de bofédales, des prairies humides qui jouent un rôle crucial pour retenir les infiltrations d'eau de pluie.

Au-delà de la destruction de l'écosystème de Cajamarca, la population remet en question les bénéfices sociaux promis par le gouvernement, car les emplois créés par l’exploitation minière ne le sont qu’à court terme et les bénéfices ne permettront pas de réparer les dégâts causés par l'exploitation. C’est le mode de vie des habitants qui est menacé.

Le 22 mai dernier, Màxima Acuña de Chaupe, paysanne de Cajamarca, est venue donner une conférence de presse à France Libertés pour recueillir un soutien international et sensibiliser l’opinion publique sur cette lutte contre le projet Conga.
 

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En effet, les populations de la région s’opposent activement à ce projet, affrontant l’une des multinationales minières les plus puissantes au monde, soutenue par le gouvernement péruvien. Mais malgré la suspension officielle du projet en novembre 2012, une nouvelle offensive est actuellement menée pour faire accepter coûte que coûte ce projet. La vie de Màxima Acuña de Chaupe, qui a refusé de vendre ses terres à l’entreprise minière, est actuellement en danger.

Après deux grèves générales interrompues par des déclarations d'état d'urgence, une marche nationale de l'eau de 10 jours avait été lancée le 10 février 2012. Depuis, les abords des lacs menacés sont en permanence occupés par les « gardiens des lacs ». Actuellement, la lutte se poursuit avec détermination avec des « rondes paysannes », devenues la colonne vertébrale du mouvement de résistance.

La forte répression a entraîné la mort de cinq opposants en juillet 2012 ainsi que des dizaines de blessés, la criminalisation de la protestation (110 opposants sont poursuivis en justice), la militarisation de la zone et la privatisation de la police.

Malgré toutes les tentatives de corruption et de division du mouvement de la part de la mine et du gouvernement, la population résiste de manière organisée et reste décidée à lutter avec courage et détermination pour défendre son eau, ses terres et son avenir. Ainsi, nous continuerons à les appuyer et à dénoncer les violations des droits des communautés locales face aux grands projets miniers.

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