Go to the main content

France Libertés et les ONG françaises visées par des médias péruviens dans le cadre du projet minier Conga

28.01.2014


Ils accusent également les ONG internationales de vouloir, par l’arrêt du projet Conga, entraver le processus de développement du Pérou.

Loin de faire partie d’une conspiration internationale visant à paralyser le développement du Pérou, France Libertés s’est engagé auprès des populations autochtones et locales de la région de Cajamarca pour défendre leur droit à l’eau potable.

Le projet de l'entreprise Yanacocha menace les ressources en eau, bien commun, et le droit à la terre des populations locales. Il prévoit la destruction de cinq lacs, de 700 sources d’eau et 260 hectares de bofédales, des prairies humides qui jouent un rôle crucial pour retenir les infiltrations d'eau de pluie.

Au-delà de la destruction de l'écosystème de Cajamarca, la population remet en question les bénéfices sociaux promis par le gouvernement, car les emplois créés par l’exploitation minière ne le sont qu’à court terme et les bénéfices ne permettront pas de réparer les dégâts causés par l'exploitation. C’est le mode de vie des habitants qui est menacé.
 
Les populations de la région de Cajamarca s’opposent activement à ce projet, affrontant à la fois l’une des multinationales minières les plus puissantes au monde, soutenue par le gouvernement péruvien. Malgré la suspension officielle du projet en novembre 2012, une nouvelle offensive est actuellement menée pour faire accepter coûte que coûte ce projet dévastateur.

Après deux grèves générales interrompues par des déclarations d'état d'urgence, une marche nationale de l'eau de 10 jours avait été lancée le 10 février 2012. Depuis, les abords des lacs menacés sont en permanence occupés par les « gardiens des lacs ». Actuellement, la lutte se poursuit avec détermination avec des « rondes paysannes », devenues la colonne vertébrale du mouvement de résistance.

La forte répression a entraîné la mort de cinq opposants en juillet 2012 ainsi que des dizaines de blessés, la criminalisation de la protestation (110 opposants sont poursuivis judiciairement), la militarisation de la zone et la privatisation de la police. Malgré toutes les tentatives de corruption et de division du mouvement de la part de la mine et du gouvernement, la population résiste de manière organisée et consciente des enjeux, et reste décidée à lutter avec courage et détermination pour la défense de son eau, de ses territoires et de son avenir.

En 2013, France Libertés a donné une tribune au Conseil des Droits de l’Homme à Milton Sanchez, président de la plateforme interinstitutionnelle de Celendín au Pérou, qui a présenté l’impact humain du projet minier et a dénoncé les atteintes aux droits fondamentaux que représente ce projet. Différentes personnes travaillant au Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, rencontrés lors de la 24e session du Conseil des Droits de l’homme, ont montré un vif intérêt pour cette situation particulière au Pérou.

Nous avons également rencontré Edy Benavides, Président du Front de Défense des Intérêts, Droits et de l'environnement de la province de Hualgayoc-Bambamarca à Cajamarca et le porte-parole du Commandement unitaire de lutte pour la province, et Marco Arana, coordinateur national de Tierra y Libertad.

Nous continuerons à dénoncer les violations des droits des communautés locales face aux grands projets miniers.