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Lauréate 2014 : la Société péruvienne de droit de l’environnement

21.11.2014

Depuis 2013, la Fondation France Libertés, à travers l’attribution du Prix Danielle Mitterrand, fait découvrir une thématique et une cause en lien avec les idées humanistes de sa fondatrice. Ce prix récompense un acteur de la société civile ayant contribué à porter ces idées et met en lumière son engagement pour la défense des droits humains et des biens communs.

La biopiraterie désigne l'appropriation illégitime des connaissances traditionnelles des peuples autochtones sur l'usage des ressources génétiques, sans leur consentement et sans partage des bénéfices liés à la valorisation des ressources. Elle se manifeste très fortement au Pérou, par exemple par le dépôt de brevets pour des innovations basées sur des ressources ou connaissances traditionnelles d’origine péruvienne. Pays mégadivers, il fait l’objet de convoitises et d’un marché des ressources naturelles très lucratif.

Véritable accaparement de la biodiversité et des connaissances qui y sont liées, la biopiraterie constitue des pratiques de marchandisation et d’appropriation des ressources et savoirs des peuples ruraux ou autochtones. Cette injustice économique et morale, accélère l'érosion du patrimoine culturel et biologique commun. 

ONG fondée en 1987, la SPDA travaille sur la création et le développement de la politique et du droit de l’environnement au Pérou. C’est dans ce cadre qu’elle a orienté son expertise dans le développement de normes juridiques sur l’accès et le partage des bénéfices tirés des ressources génétiques et savoirs liés. Etape fondamentale de son engagement contre la biopiraterie, la SPDA est un des membres actifs et fondateurs de la Commission péruvienne nationale contre la biopiraterie. Cette structure unique au monde a pour but d’identifier, prévenir et éviter les actes de biopiraterie au Pérou. Elle a ainsi permis l’abandon, l’annulation ou la révision de pas moins de 13 cas de brevets octroyés dans différentes parties du monde sur des ressources d’origine péruvienne. Grâce à son assistance juridique, la SPDA mène des enquêtes sur les cas de biopiraterie qui lui sont présentés. Mais elle travaille également sur le terrain à la sensibilisation et à la prévention de la biopiraterie auprès des communautés.

L’action de la SPDA contribue à faire vivre les valeurs et visions des peuples autochtones d’Amérique Latine portées par Danielle Mitterrand. Elle nous démontre également le rôle que peut jouer la société civile auprès des peuples et des Etats. Pour ces raisons, France Libertés considère la SPDA comme étant un acteur de référence qui contribue grandement à l’émergence d’alternatives à la biopiraterie.

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