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Le ministère de l’intérieur bangladais continue à réduire les droits des populations autochtones Jummas

26.02.2015


La commission des CHT appelle à la suppression d’un mémorandum du ministère de l’intérieur datant du 22 janvier 2015 qui, selon elle, serait discriminatoire envers les populations Jummas et inconstitutionnel. Le texte incriminé impose une restriction des visites des étrangers aux CHT : ces derniers devront faire une demande au Ministère de l’intérieur un mois avant leur visite et la permission leur sera accordée en fonction des rapports des services secrets. Le mémorandum  requiert aussi que les individus ou organisations, nationaux ou étrangers, soient supervisés par des membres de l’administration local ou des forces de l’ordre lorsqu’ils sont en interaction avec les populations autochtones.

De plus, il renforce les check-points à l’entrée des CHT. Toutefois, la commission relate que des violences faites à des femmes Jummas ainsi que contre des communautés locales ont été perpétrées à vue d’œil des check-points sans aucune intervention pour les protéger.  Dans le reste du pays, il n’y a pas de tels check-points. Par ailleurs, le texte transfère les autochtones membres des forces de l’ordre hors des CHT.

La commission internationale dénonce un texte raciste qui met à mal la mise en place des Accords de paix de 1997. En plus de violer les libertés individuelles, il ne respecte pas le droit à la terre des populations autochtones tel qu’établi dans la loi de 1998, la « CHT district council act », puisqu’il permet l’acquisition par les forces armées de terres sans autorisation du Conseil du district (« Hill District Council »). Cette disposition a déjà eu pour effet l’éviction forcée de familles Jummas de leurs terres.

Face à ces violations, la commission recommande la suppression de ce mémorandum, la résolution des conflits sur les terres dans les CHT respectueuse des droits des populations autochtones et la mise en place d’un calendrier à suivre sur l’implémentation des Accords de paix.