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Résistons ensemble à l’extractivisme

13.07.2016


Retour en arrière sur l’atelier « Extractivisme : enjeux et résistances » organisé par France-Libertés, avec AITEC, France Amérique Latine et Terre des Hommes France.

Quel mot rattachez-vous à l’extractivisme ?

Pollution des nappes phréatiques, capitalisme, réchauffement climatique, multinationales, consommation, criminalisation des opposants, accaparement des terres, destruction… Les idées ont fusé dans la salle, pour une entrée en matière animée et concrète. Des aspects techniques aux conséquences de ces projets, en passant par les acteurs de ce modèle et les résistances possibles, les militants néophytes ou convaincus ont exposé leurs questionnements et leurs préoccupations face à la problématique de l’extractivisme.

Les bouleversements environnementaux et sociaux générés par l’extractivisme

alice_2.jpg Alice Richomme, volontaire en service civique à France-Libertés, a expliqué que l’extractivisme est présent dans le quotidien de tous à travers les produits que nous consommons : tablette, téléphones portables, carburant, énergie. En surexploitant les ressources naturelles, ce modèle aggrave la crise climatique, induit des problèmes sanitaires majeurs, et génère de grands bouleversements sociaux pour les populations, notamment au sein des communautés autochtones.

        « Les industries extractives laissent derrière elles un désert, des paysages désolés, un écosystème détruit et des existences à jamais bouleversées par la destruction de leur environnement et de leurs modes de vie. Les entreprises responsables jouissent d’une totale impunité ». 

Des luttes contre ces projets existent, à l’ombre du duo multinationale/Etat, et partout dans le monde des résistances collectives émergent. Mais Alice Richomme est formelle : « les réglementations très souples font primer les droits des multinationales sur ceux des populations et des riverains, ce qui rend ces luttes difficiles ».  

 

Des cartographies participatives pour comprendre les conséquences du système extractif

Quels sont les acteurs qui profitent des minerais du sang en République démocratique travail_de_groupe_3.jpg du Congo ?  Quel cadre juridique permet la surexploitation des sables bitumineux en Alberta ? Quelles sont les conséquences induites par l’exploitation de la mine d’or de Salsigne en France ? Quelles sont les réactions des populations face aux fuites de pétrole au Pérou ? Quelles conséquences sur l’eau et les glaciers argentins et chiliens du projet minier fou Pascua Lama? Afin de répondre à ces questions, les participants de l’atelier se sont réunis en groupes de travail pour proposer des cartographies collaboratives et exposer leurs réflexions face à ces problématiques.

Les textes proposés par chacune des associations organisatrices nous ont amenés à nous interroger sur les actions que nous souhaiterions mener et les solutions que nous envisagerions pour lutter contre les excès de l’extractivisme.

Quelles pistes d’alternatives au système extractif ?

Cinq activités et débats se sont mis en place autour de témoins et d’experts sur des thématiques variées :  l’exploitation du gaz de schiste en France, la vision des peuples autochtones et les alternatives qui en résultent, les mobilisations citoyennes « Ende Gelande » contre les mines de charbon en Allemagne, les pistes juridiques suite aux fuites d’un oléoduc au Pérou, la criminalisation des résistances.

Les militants ont pu s’approprier des outils qui ont été mobilisés pour lutter contre l’extractivisme dans ces luttes emblématiques, en connaissant les obstacles mais aussi les résultats possibles, pour résister ensemble et avec succès à l’extractivisme.

France Libertés remercie tous les participants pour leur engagement dans cet atelier d’où l’on repart avec le sentiment que chacun peut agir, à son échelle, dans la lutte contre l’extractivisme. 

Pour aller plus loin :

– Rapport : Droit à l’eau et industries extractives : la responsabilité des multinationales
– Brochure : Le droit à l’eau face aux activités extractives. La mobilisation de la société civile
– Déclaration déposée au Conseil des droits de l’homme de l’ONU (mars 2015) : la violation du droit à l’eau potable et à l’assainissement en Amérique latine : la conséquence de politiques favorables au développement des activités extractives