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Subama Mapou

Subama Mapou, la défense des savoirs traditionnels autochtones [4/4]

25.07.2019

L’édition 2019 du prix Danielle Mitterrand récompensera une personnalité parmi les quatre encore en lice : Ilham Amare, Rodrigo Mundaca, Subama Mapou et Autumn Peltier. Découvrez le parcours de Subama Mapou.

Subama Mapou


Une chercheuse engagée

Issue d’une famille pluriethnique mêlant la culture kanak, japonaise et indienne, Subama Mapou a naturellement été amenée à s’intéresser aux vertus des plantes médicinales. Dans un contexte où la transmission des savoirs « des anciens » est souvent orale, elle a été initiée très jeune à ces connaissances grâce à son arrière grand-père dans la tribu d’Unia au sud de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Afin de préserver ces savoirs, elle s’est donc engagée dans des études universitaires de biologie des plantes. Elle a ainsi obtenu un Master de Biologie des Plantes et des Micro-Organismes en 2015 à l’Université de Montpellier.

These Subama MapouEn 2017, elle commence une thèse sur l’étude phytochimique des extraits végétaux issus de la cosmétopée de la Nouvelle-Calédonie. Subama Mapou a initié des enquêtes ethno-botaniques dans sa région d’origine Vunya (aire coutumière Drubea Kapome). Elle a réalisé ces enquêtes dans le respect des principes du droit international sur les droits des peuples autochtones.

Elle souhaitait ainsi nouer des relations de confiance avec les divers acteurs interrogés sur leur connaissance des plantes. L’étude a nécessité la rédaction d’un document de consentement préalable à la collecte des savoirs locaux. Ce document a reçu l’aval du Sénat Coutumier qui est l’instance coutumière du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

En outre, Subama Mapou a initié des campagnes d’information portant non seulement sur les propriétés des plantes et leurs vertus mais aussi sur les aspects de protection des connaissances traditionnelles de la Nouvelle-Calédonie.

A lire pour en savoir plus: « Connaissances traditionnelles : développement, transmission et protection. L’application du protocole de Nagoya en Nouvelle-Calédonie ».


La porte-parole d’IKAPALA

Ikapala

Subama Mapou a été nominée au prix Danielle Mitterrand par l’Institut Kanak des Plantes, de l’Artisanat et des Langues Autochtones (IKAPALA) qui regroupe 40 associations de femmes, de coutumiers et de jeunes issus des tribus des 8 aires coutumières.

Cette association a plusieurs objectifs :

  • créer des jardins botaniques et faire un recensement des pratiques traditionnelles,
  • promouvoir l’ethnopharmacologie, l’ethnobotanique ainsi que la culture et les pratiques traditionnelles au sein de la population locale et plus précisément la jeunesse, mais aussi à l’échelle nationale et internationale,
  • protéger et de défendre, y compris devant les juridictions nationales et internationales, le patrimoine immatériel et matériel du peuple autochtone kanak,
  • faire respecter le protocole de Nagoya, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et le socle commun des valeurs kanaks.

En 2018, IKAPALA a co-organisé un congrès international autour de la valorisation, la transmission et la protection des savoirs autochtones sur les plantes. Ce congrès a réuni des peuples autochtones et des experts juridiques et scientifiques.